Ceux qui se sont trouvés vendredi soir ( le 14 juin ) au théâtre Badminton ont eu la chance de passer une soirée inoubliable à voir et à écouter une des plus grandes voix une des plus performantes artistes contemporaines françaises : Patricia Kaas. Elle a interprété quelques-unes des plus de 400 chansons d’une grande figure de la chanson française: Edith Piaf, à l’occasion des 50 ans de sa disparition.
Ce n’est pas la première fois que Patricia vient en Grèce. Malheureusement, elle n’est pas très connue du grand public grec mais elle a un public fidèle qui cette fois-ci a découvert une Kaas quelque peu différente surtout en ce qui concerne son contact avec les spectateurs: plus ouverte, plus enthousiaste, plus chaleureuse, plus communicative. Avec sa voix très caractéristique, légèrement rauque et sa façon particulière de prononcer le ‘’t‘, une voix vibrante qui sort de tout le corps, elle a interprété des chansons connues comme Mon Dieu, Milord, La Foule, La vie en Rose… mais aussi d’autres moins ou pas du tout connues…
S’adressant au public, Patricia a parlé de Piaf, des émotions, de l’amour, de la déception, du bonheur, du chagrin qu’elle exprimait dans ses belles chansons et qu’elle voulait partager avec les gens simples, quotidiens. Des chansons qui ont marqué tout une époque et sont devenues emblématiques de la chanson française, aux quatre coins du monde.
Un décor sobre mais esthétiquement raffiné, un grand écran en arrière où défilaient des lettres, de petits messages écrits à la main, des images, des photos, des coupures de journaux, des vidéos concernant surtout Piaf mais aussi Patricia.
Selon la chanson de gros plans sur le visage de Piaf, sur ses mains, sur le visage expressif de Patricia, sur des détails significatifs. Des images souvent superposées défilaient en vitesse et devant cet écran, l’ artiste parfois nu-pieds interprétait, tantôt presque immobile, tantôt avec des mouvements des bras, du torse et de la tête, tantôt comme une véritable danseuse se pliant et se déployant, ouvrant les bras comme pour enlacer le public. Surprise agréable la participation d’Alain Delon dans un tête à tête avec Patricia en vidéo quand elle a chanté Milord. Alain qui malgré le temps qui passe reste toujours séduisant.
Une mise en scène particulière pour chaque chanson, des musiciens talentueux, la figure imposante du violoniste avec son violon qui ‘’pleurait‘’ pour ajouter un ton dramatique à une chanson triste, et l’ incontournable accordéoniste dans un coin au fond, dans un léger nuage de fumée.
L’ éclairage aussi tout à fait adapté au spectacle: des couleurs aux tonalités plutôt sombres: noir, gris, brun, beige, doré dans un mixage de toutes les nuances possibles se succédaient en douceur, tout en harmonie avec la mélodie et la présence scénique de l’artiste, juste pour mettre en relief l’atmosphère dégagée des chansons.
A la fin et après avoir interprété l’ Hymne à l’ Amour, elle a demandé au public de se lever en hommage à Edith Piaf et sur l’ écran la ‘‘môme’’, le ‘’moineau ‘’, dans sa petite robe noire si caractéristique a chanté la même chanson avec sa voix de velours, cette voix cristalline, cette voix inimitable qui sortait sans le moindre effort du fond de ses entrailles pour emplir l’ espace et emporter les esprits.
Un spectacle sublime à tout point de vue dont Edith Piaf serait fière et qui prouve une fois de plus que Patricia Kaas est une Grande Dame de la chanson française.