Première partie
2.
Je suis née dans cette ville, cette ville sans fleuve, sans lac, sans mer. Immobile, j’ai attendu qu’adviennent des miracles, j’attendais que les miracles me tombent dessus. Puis, j’ai dit à quelqu’un : «Je préférerais devenir aveugle, plutôt que de te perdre». Oui, j’ai bien dit cela. Je pensais : I’d rather go blind. I’d rather go blind. Je le répétais pour qu’il l’entende bien et pour que je l’entende moi aussi. Le temps a passé : chaque minute d’attente était un tourment, chaque point d’interrogation suscitait en moi des cauchemars, des cris, de la fièvre, des frissons ; un matin, à l’aube presque, debout devant le miroir, je me suis coupé les cheveux avec un sécateur. Je me disais «la vie est belle, et facile» ; j’ai répété ça cent fois, dans toutes les langues possibles, même dans celle que nous avions inventée, mon frère et moi, quand nous étions petits : la iv ste leb et liçaf. Puis, j’ai posé doucement le sécateur sur le bord de la tablette. Un filet de sang dessinait des méandres vers le fond du lavabo.
Soti Triantafyllou est une écrivain et historienne grecque née à Athènes en 1957. Elle a fait des études doctorales à Paris et à New York. Son dernier roman, «Pour l’amour de la géométrie» est sorti en 2011.
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