Duras Song: Portrait d’une écriture

 

À l’occasion du centenaire de la naissance de Marguerite Duras (1914-1996), l’exposition «Duras Song» fait le portrait d’une œuvre littéraire phare du 20ème siècle.

Autour d’une sélection de manuscrits et de tapuscrits rarement montrés au public (dont la dernière version très annotée d’India Song), d’articles de presse, de photos d’agence, de matériaux audiovisuels, de films documentaires ou de fiction, elle invite le visiteur à approcher au plus près de l’écriture de Duras. Plutôt qu’une exposition biographique consacrée à la figure de l’auteur, c’est à l’exercice de la « transposition d’art » que se livre « Duras Song » en s’efforçant de suivre le jeu complexe, la « musica » de l’écriture durassienne. Donnant naissance à des textes majeurs comme Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Ravissement de Lol V. Stein (1964) ou L’Amant (1984), participant au renouvellement des formes narratives, sondant les mystères de l’amour et les abîmes du sujet individuel, l’écriture inventée par Marguerite Duras s’est aussi déployée à travers l’expérience cinématographique, avec Hiroshima mon amour (1959) ou India Song (1975), théâtrale et radiophonique.

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L’exposition tente de répondre à une question essentielle : comment exposer la littérature ? Elle s’organise en deux sections qui structurent profondément l’œuvre de Duras : le dehors et le dedans. Inspirée par les deux volumes d’articles de presse publiés en recueil à partir de 1980 (Outside. Papiers d’un jour et Le Monde extérieur. Outside 2), cette partie du « dehors » est matérialisée par une œuvre murale imbibée de bleu de méthylène composée par l’artiste franco-vietnamienne Thu Van Tran, directrice artistique de l’exposition. Elle déroule les écrits publics, les engagements politiques, les interventions journalistiques de l’auteur : « De temps en temps, j’écrivais pour le dehors, quand le dehors me submergeait, quand il y avait des choses qui me rendaient folle, outside, dans la rue… ».

La section du «dehors» montre la femme écrivain et la femme politique : élevée dans l’Indochine coloniale, entrée en 1943 dans la Résistance française, adhérant un temps au Parti communiste français, opposée à la guerre d’Algérie, l’auteur aura été de bien des combats du 20e siècle. La deuxième section de l’exposition entraîne le visiteur au « dedans » de l’écriture de Duras, à travers une scénographie inspirée du hall de l’hôtel des Roches Noires de Trouville-sur-Mer, conçu par l’architecte Robert Mallet-Stevens. En 1963, Duras achète un appartement au premier étage de cet ancien palace ; elle y écrira de nombreux textes jusqu’à la fin de sa vie, et y tournera en 1981 son film Agatha et les lectures illimitées.

Restituer l’écriture de Duras, c’est suivre son cheminement continu et ses passages incessants d’un médium à un autre, du livre au théâtre, de la pièce radiophonique au film en passant par l’entretien parlé.

Exposition: Duras Song. Portrait d’une écriture

Jusuq’au 12 janvier 2015 à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou. Entrée libre.

Du lundi au vendredi de 12 heures à 22 heures. Samedi, dimanche et jours fériés de 11 heures à 22 heures. Fermeture les mardis.

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